Pour réduire l’impact des déchets générés par la manifestation, vous pouvez agir sur trois leviers : les éliminer, accroître leur valorisation (compostage, recyclage, réemploi) et les réduire à la source. A vos marques, prêts, triez !
1. Déterminer les filières de valorisation
Commencer par identifier les filières locales d’élimination des déchets : Quels services de collecte des déchets proposent la collectivité (Mairie, Syndicat intercommunal…) et/ou les prestataires privés ? Comment optimiser les fréquences de ramassage ? Où la collecte doit-elle s’effectuer ? Quels déchets peuvent être recyclés ou valorisés ? Quels matériels utiliser pour collecter les déchets sur site ?
2. Prévoir des zones de regroupement et d’enlèvement des déchets
- Une bonne gestion des déchets implique la mise en place d’une ou plusieurs zones spécialement dédiées à l’enlèvement des déchets (par la collectivité ou un prestataire privé),
- Ensuite, tous les points de dépôt des déchets sur le site doivent être localisés sur des lieux facilement accessibles et repérables en soignant l’esthétique et l’intégration visuelle,
- Prévoir une signalétique visuelle compréhensible de tous (notamment ceux qui ne parlent pas français) en choisissant au minimum des sacs et des poubelles de couleur et en plaçant des affiches et affichettes à chaque point de dépôt. Si le tri sélectif est déjà en place dans la commune qui accueille la manifestation, penser à garder le même code couleur (par exemple, jaune pour le plastique, vert pour le verre, etc.),
- Le principe d’instaurer le tri à la source est aussi fondamental : les conteneurs de tri ne doivent pas être plus éloignés que ceux dédiés aux déchets non valorisables,
- Proposer des poubelles de poche pour mégots, chewing-gums, capsules ou petits détritus pour préserver les sites de petits déchets très polluants. Le temps d’élimination d’un chewing-gum est de 5 ans, un mégot de cigarette entre 1 et 5 ans, un ticket de bus 1 an… Ces poubelles peuvent être fabriquées spécifiquement, par exemple en carton biodégradable ou recyclable ou encore être issues de la récupération de petits contenants type boîtes de pellicules photos, piluliers, etc.
3. Réduire à la source
- Evitez l’emploi de vaisselle jetable, notamment des gobelets pour les boissons : la mise en place de consignes pour les verres, par exemple, est une pratique de plus en plus courante dans les manifestations aujourd’hui,
- Réduire au maximum les packagings pour la vente à emporter et privilégier les matériaux issus de sources renouvelables et biodégradables.
- Réduire la production d’huiles alimentaires usagées par le choix des aliments proposés, par l’utilisation de matériel peu consommateur d’huiles, thermo-régulés et faciles d’entretien et par des pratiques comme l’usage de testeurs permettant de mesurer l’usure des huiles alimentaires ou la filtration régulière des huiles facilitant leur réutilisation.
4. Préparer la sensibilisation de l’équipe d’organisateurs et des participants
- Informer les équipes organisatrices de la mise en place du tri sur la manifestation et sur son fonctionnement,
- Former une équipe d’ « ambassadeurs du tri » qui sera, pendant la manifestation, en charge du suivi de la collecte et du traitement des déchets (mode opératoire, fréquence des ramassages, lieux de stockage, etc...) et de l’information des publics. Elle aura en charge d’évaluer en permanence la qualité du tri et le bon fonctionnement de la collecte,
- Concevoir également des animations et supports de sensibilisation sur la bonne gestion des déchets et le tri pour les participants et le public.
5. Bien gérer les déchets spécifiques à la restauration
La restauration produit avant tout des déchets assimilables aux déchets ménagers, appelés déchets industriels banals (DIB). Mais elle génère aussi des déchets dangereux comme les graisses et huiles alimentaires usagées.
Les rejets graisseux
3 types de rejets sont concernés :
- Les eaux usées non domestiques chargées en graisses : chargées en particules graisseuses et en particules solides, elles sont issues du lavage et nettoyage des aliments et de la vaisselle (plonge ou lave-vaisselle) ;
- Les huiles alimentaires usagées (HAU) : huiles de friture et de cuisson ;
- Les résidus des bacs à graisses.
Pour mieux éliminer ces déchets :
- Stocker les HAU dans des contenants spécifiques identifiés et s’assurer qu’elles ne soient pas souillés ou diluées par d’autres produits ;
- Pour les manifestations en intérieur, choisir un lieu dont la cuisine est équipée d’un bac à graisses ;
- Ne pas mélanger huiles et résidus de bacs à graisse ;
- Ne pas rejeter ces déchets dans les égouts ou avec les ordures ménagères, les faire collecter par un prestataire spécialisé ou les porter en déchetterie.
Une nouvelle règlementation sur les biodéchets
Le biodéchet est :
- tout déchet non dangereux biodégradable de jardin ou de parc,
- tout déchet non dangereux alimentaire ou de cuisine issu notamment des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail (y compris déchets d’huiles alimentaires),
- ainsi que tout déchet comparable provenant des établissements de production ou de transformation de denrées alimentaires.
Sont notamment exclus : les biodéchets contenant une fraction crue de viande ou de poisson, les déchets fermentescibles tels que les déchets de bacs à graisse…
Depuis le 1er janvier 2012, les producteurs ou détenteurs de quantités importantes de déchets composés majoritairement de biodéchets (+ de 50% de la masse des déchets considérés) sont tenus de mettre en place :
- un tri à la source et une valorisation organique,
- ou lorsqu’elle n’est pas effectuée par un tiers, une collecte sélective de ces déchets pour en permettre la valorisation de la matière de manière à limiter les émissions de gaz à effet de serre et à favoriser le retour au sol.
Les seuils sont fixés par arrêté du 12/07/2011 :
Année |
Biodéchets (tonnes) |
Déchets d’huiles alimentaires (litres) |
2012 |
120 t/an |
1 500 l/an |
2013 |
80 t/an |
600 l/an |
2014 |
40 t/an |
300 l/an |
2015 |
20 t/an |
150 l/an |
A partir de 2016 |
10 t/an |
60 l/an |
6. Faire attention aux déchets dangereux
Penser à collecter séparément en mettant des poubelles clairement identifiées en place pour :
- les déchets de soins à risques infectieux au niveau de l’infirmerie,
- les bombes aérosols, les ampoules à basse consommation, les tubes fluorescents et autres déchets contenant du mercure, les piles, les peintures, solvants et détergents, les équipements électriques et électroniques, …